A travers une écriture fluide, faite de phrases courtes et d’un monumental empilement de données factuelles JB nous entraine pas à pas dans le long labyrinthe des faits et leurs enchevêtrements complexes.
Par moments perdu, le lecteur pourrait avoir la tentation de laisser tomber, face à cette pétaudière africaine, mais JB tient la promesse de continuer à nous emmener, sans qu’on s’en doute, dans les méandres tragiques de cette histoire contemporaine, où nous vivons avec lui les errances et les découragements d’une famille meurtrie.
Peu à peu, ces moments d’abattement cèdent le pas à un voyage en « absurdie » où l’important est de continuer d’avancer afin de ne pas sombrer, et nous versons alors dans un thriller feutré des arcanes de la géopolitique intercontinentale de la FranceAfrique, au temps de la propagande d’Etat et bien avant le temps actuel des fake-news industrielles géopolitiques. JB réussit le tour de force de nous faire vivre également de l’intérieur, le désarroi et l’incompréhension d’une famille dont l’un des membres a été victime d’un attentat, semble-il gratuit, avec ses victimes collatérales. Et, ôh miracle, alors que l’on ne s’y attend pas, se révèle la résilience de l’un de ses membres. Un beau récit, nécessaire, qui montre-une fois n’est pas coutume-que la parole libérée, ne vient pas forcément des historiens. TREFLE 92