Le 13 janvier 2025, au tribunal de Paris, Nicolas Sarkozy évoque pour la première fois Bernard Kouchner, lorsque la présidente, Nathalie Gavarino, l’interroge : « A quel moment avez-vous songez au financement ? »

« Jamais, parce que ça n’a jamais été un problème » répond-il. « A partir du moment où je suis devenu président de l’UMP, mon parti n’a jamais cessé d’engranger de soutiens, il y avait 335 000 adhérents. J’avais le vent en poupe, les soutiens se pressaient, les militants, c’étaient à un niveau que personne n’a jamais obtenu, les meetings débordaient de monde. […] Je n’étais pas à la tête d’une secte ou d’un clan, mais d’un vaste mouvement populaire, ma majorité allait de Philipe de Villiers à Bernard Kouchner » et de commenter « c’est immense ! »

Mais qui est réellement Bernard Kouchner ? On se souvient de lui, en 1992, un sac de riz sur l’épaule, sur les plages de Somalie. Il était alors secrétaire d’Etat à l’action humanitaire. Que faisait-il en Somalie ? Ses armes en politique. Il proclamait haut et fort que l’action humanitaire de la France était désormais sous le contrôle de l’Etat français. Celui-là même qui, deux ans plus tard, au Rwanda, ne cessera de poser problème jusqu’à nécessiter le rapport Duclert. Lorsque Kouchner se rend en Somalie, Médecins sans frontières est réduit au silence par l’attentat d’Aweil. C’était deux ans plus tôt, au Soudan. La leçon avait été claire en août 1991, quand Kouchner avait tenté de rencontrer Garang à Kapoeta. Il s’était fait taper sur les doigts par l’Elysée. Kouchner avait vite appris la politique.

Alors, quelle carte joue Sarkozy en évoquant Kouchner ? Certainement pas celle de l’adhésion par conviction.