Aozou et le troisième homme, retrace le conflit libyo-tchadien, rappelle la formation du FROLINAT en 1966 à Nyala, au Darfour, l’arrivée des Libyens à Aozou en 1973, la guerre civile au Tchad en 1979 et 1980, la situation tchadienne lorsque les socialistes arrivent au pouvoir en France, la prise de pouvoir par Hissène Habré en 1982. Sont décrits l’opération Manta, le soutien de Kadhafi à l’opposition politico-militaire à Hissène Habré et l’accord militaire entre Libye et Soudan de 1985. Le soutien libyen au régime de Khartoum dans la guerre qu’il mène au sud comporte une contrepartie : les bases arrière libyennes du conflit tchadien présentes au Darfour ne seront pas inquiétées. Puis sont décrites la première cohabitation française, la reconquête du Nord-Tchad par Hissène Habré en 1987 et la réélection de Mitterrand en 1988.

Le retrait des forces libyennes de N’Djamena et leur maintien à Aozou en 1981

Lorsque Mitterrand arrive au pouvoir en 1981, les forces libyennes sont présentes dans tout le nord du Tchad et à N’Djamena. Conformément à l’accord de Lagos, l’armée française, discréditée, a dû quitter l’ancienne colonie en mai 1980 et à la suite de l’accord « d’alliance et d’amitié » signé entre le Tchad et la Libye, près de 15 000 soldats libyens stationnent dans l’ensemble du pays. Hissène Habré s’est replié au Soudan et Goukouni Oueddeï tente d’imposer sa légitimité de président du Gouvernement d’union nationale de transition. Le nouveau chef de l‘État français avait annoncé un changement dans la politique tchadienne de la France dénonçant « le mercantilisme, l’interventionnisme, le cynisme et les compromissions de la politique subsaharienne de M. Giscard d’Estaing ». Entouré de ses proches collaborateurs, il avait annoncé une réforme dans le fond et la forme de la politique africaine de la France. L’annonce du retrait libyen de N’Djamena se fera lors du sommet franco-africain de Paris qui se tiendra les 3 et 4 novembre 1981.

Le sommet franco-africain de Paris des 3 et 4 novembre 1981.

La prise de pouvoir par Hissène Habré le 7 juin 1982

Kadhafi, en se retirant de N’Djamena en 1981, s’est maintenu dans la bande d’Aozou. Hissène Habré, qui, lorsqu’il commandait le maquis toubou du Tibesti, s’était déjà opposé à toute présence libyenne à Aozou, prend le pouvoir le 7 juin 1982 à N’Djamena

Hissène Habré prend le pouvoir le 7 juin 1982

L’opération Manta, août 1983-novembre 1984

L’opération Manta, qui se déploie au Tchad en août 1983, se retire en novembre 1984. Ce retrait est annoncé le 16 septembre 1984.

L’opération Manta quitte le Tchad en novembre 1984

Le déploiement d’Epervier en février 1986 et le bombardement de Ouadi Doum du 16 février

Après la prise de pouvoir par Hissène Habré en 1982 et le retrait de l’opération Manta en 1984, l’opération Épervier se déploie en 1986, un mois avant les législatives pour lesquelles on attend une vague bleue à l’assemblée.

Mitterrand garde l’initiative sur le terrain du conflit tchadien. Avec l’aide d’un gouvernement de droite associée à une coopération américaine, Hissène Habré ne manquera pas de bouter les Libyens hors du Tchad. Il en récoltera les bénéfices du succès auprès de l’opinion publique. Un mois est le bon timing et l’offensive libyo-goukouniste du 10 février lui permet de ne pas passer pour un va-t’en guerre. Les deux mois  suivants mettront en place la nouvelle donne.

Le bombardement de la piste de Ouadi Doum.

La cohabitation

Les législatives de mars 1986 portent une majorité de droite au palais Bourbon plaçant les institutions de la Vème République dans la situation inédite de la première cohabitation.

La Constitution, rien que la Constitution, toute la Constitution .