La nomination de Kouchner au ministère des Affaires étrangères en 2007 mérite d’être examinée à la lumière du procès en cours au palais de justice de Paris concernant le financement libyen présumé de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy.

Il convient notamment d’observer les relations de Bernard Kouchner avec Marcel Laugel. Celui-ci avait été nommé ambassadeur de France au Soudan en mars 1989 et était en poste à Khartoum lorsqu’eut lieu les attentats contre le DC 10 le 19 septembre au dessus du désert du Ténéré et celui contre l’avion de Médecins sans frontières à Aweil, au Soudan, le 21 décembre de cette même année, soit trois mois plus tard. Marcel Laugel fut un fervant partisant d’une enquête internationale sous l’égide de l’OACI, Organisation de l’aviation civile internationale, sur l’attentat d’Aweil.

Les familles des victimes de l’attentat d’Aweil, malgré d’innombrables requêtes, courriers, appels téléphoniques et sollicitations, furent dissuadées de saisir la justice lors de l’audience qui leur avait été accordée à l’Elysée le 17 juillet 1990. Parmi les raisons évoquées figurait le fait que, selon l’Elysée, un juge ne pourrait pas enquêter. A part un article dans la presse régionale du Cher du mois d’août 1990, cette audience à l’Elysée ne sera pas connue et son contenu encore moins.

A la fin de sa carrière diplomatique, Marcel Laugel s’installa au Liban et se fit élire Conseiller des français de l’étranger, section Liban, en 2000. Charge qu’il assuma jusqu’en 2012. En 2008, soit un an après la nomination de Kouchner au ministère de Affaires étrangère, Marcel Laugel fait parraître aux éditions L’Harmattan un livre « Sur le vif, dépêches oubliées » dans lequel il relate comment, « sur proposition de Bernard Kouchner », il fut envoyé au Kurdistan irakien en 1991 coordonner l’action humanitaire internationnale qui protégea le retour des Kurdes vers leurs villes d’origine après la première guerre d’Irak. Il faut noter que Marcel Laugel n’avait pas rejoins son poste, à Khartoum, en septembre 1990. Il apparaît aujourd’hui que Marcel Laugel a éprouvé le besoin de témoigner lorsqu’il vit, en 2007, Bernard Kouchner être nommé au ministère des Affaires étrangères. #ProcesSarkozy2025