La mort d’Idriss Deby, le 19 avril, ne cesse d’interroger. Le chef d’Etat tchadien est mort dans des circonstances troubles le jour ou peut-être le lendemain de l’annonce de sa réélection pour un sixième mandat. Sa disparition, au combat ou lors de négociations avec les FACT a un parfum de réinterprétation de l’événement. L’ « ami » de la France, fer de lance de l’opération Barkane, même s’il déclarait en 2017 être un « homme seul », serait mort au champ d’honneur, selon la version officielle. Il devait tout à la France et lui rendait tout ce qui était en son pouvoir. Sa fin ouvre une nouvelle ère et il n’est pas à douter que Paris a déjà un plan pour sa succession.
L’affaire tchadienne a passé au second plan l’annonce, le 15 avril, du verdict du procès de l’attentat qui avait tué neuf soldats français, un civil américain, et fait une quarantaine de blessés à Bouaké, en Côte d’Ivoire, en 2004. Deux avions ivoiriens avaient bombardé le camp militaire français. Les suspects avaient été identifiés et retrouvés dix jours après l’attaque, au Togo. Lomé proposait, en vain, de les livrer à la France mais Paris regardait ailleurs. Les troublantes indécisions des services français furent mises en lumière par l’instruction et malgré la condamnation à perpétuité des trois accusés, un pilote biélorusse et deux copilotes ivoiriens, le verdict laisse maintenant la place à un malaise et à toutes les hypothèses possibles.
Quelques jours après l’affaire tchadienne, le 23 avril, on annonce le retrait des troupes russes massées à la frontière ukrainienne depuis plusieurs semaines.