Les représentations sont prévues du 8 au 31 juillet. J’arrive à Vaunaveys le 2 juillet. Il nous faut coller les affiches sur les supports, faire quelques répétitions avec Léa, puis départ pour Avignon le 6. Léa a une chambre chez l’habitant. Nathalie, Dominique, Joseph et moi sommes au camping et nous commençons la campagne d’affichage le jour même.

Nous jouons à l’Atelier 44 à midi quarante-cinq. Les journées commencent par une heure de tractage puis, un peu avant midi, nous nous retrouvons au théâtre pour nous préparer. À midi trente, nous avons un quart d’heure pour tout mettre en place, vérifier le son et les lumières et faire entrer le public. À la fin de la représentation, à quatorze heures, nous avons également un quart d’heure pour débarrasser la scène, ranger accessoires et décors dans l’unique loge et rendre un plateau propre. Une demi-heure est nécessaire après chaque représentation pour laisser retomber la pression, puis il y a le débriefing de Joseph. Les points à affiner, à reprendre, synchro scène-régie, lumières et son. Puis nous allons déjeuner et l’après-midi nous tractons autant que nous pouvons.

Nous allons à la rencontre de notre futur public. Les rues d’Avignon sont remplies de la foule des festivaliers avec qui les conversations s’engagent ou pas. Certains prennent à peine le flyer, d’autres écoutent et mon pitch s’affine au fur et à mesure des jours.

Il y a aussi les professionnels du spectacle vivant que nous souhaitons contacter et en priorité les journalistes. Le lieu d’élection pour cela est le village du Off, un lieu de rencontre, de débats s’adressant aux professionnels. Parmi les tables rondes et réunions d’information, a lieu, à 17 heures, la chronique critique de la presse où quasiment chaque jour un journaliste est invité à aborder des sujets d’actualité, à partager et à échanger sur ses coups de cœur, à donner son avis sur les spectacles qu’il a vus. Il est pour nous l’occasion de diffuser notre dossier de presse.

Puis nous tractons de nouveau jusqu’au soir. Le public vient de tous les horizons et chacun a ses motivations, ses raisons d’être à Avignon. Il y a ceux qui cherchent la détente et la distraction, ceux qui cherchent les beaux textes ou les classiques, d’autres cherchent l’avant-garde, des auteurs ou des comédiens qu’ils connaissent, d’autres encore se laissent aller à la surprise. Au hasard de mon tractage, je rencontre un membre du Mouvement de la paix. Le mouvement pacifiste créé en 1948 est organisé en comités départementaux, me dit mon interlocuteur. Lui vient de l’Isère. Il dépend du comité de ce département et est à Avignon à la recherche de spectacles afin d’organiser des événements pour provoquer des débats sur les questions de la paix. Je lui propose de venir voir notre Exécuteur 14. Notre spectacle est ce qu’il cherche, mais il n’est pas sûr de pouvoir venir, il n’est à Avignon que le week-end. Je ne le reverrai pas.