Allam-Mi décrit dans Autour du Tchad en guerre comment l’idée de la saisine de la Cour internationnale de justice a été évoquée, le 22 janvier 1987, au cours d’une conversation téléphonique avec Michel Chatelais, directeur Afrique au Quai d’Orsay qui s’était dit chargé de consulter les Tchadiens « sur l’opportunité de la saisine du Conseil de sécurité pour qu’il décide d’une demande de l’avis consultatif de la Cour internationale de justice sur la question des frontières entre le Tchad et la Libye ».
Cette idée, lancée par un personnel administratif du Quai d’Orasy, n’étant conforme ni avec la position du chef de l’état adepte d’une négociation bilatérale tchado-libyenne, ni avec la « diplomatie parallèle » préférant les émissaires officieux, ni avec la méthode mitterrandienne favorable aux relations d’homme à homme, sera, provisoirement, abandonée. Elle sera reprise par le personnel politique du gouvernement Chirac en la personne de Michel Aurillac le 30 mars 1987 et dans la presse le lendemain. « La position de certains membres du gouvernement français rejoint, apparemment, celle du président sénégalais, M. Abdou Diouf, pour qui le sort de la bande d’Aozou doit être réglé par la Cour internationale de justice de La Haye » peut-on lire dans Le Monde du 31 mars 1987.