Allam-Mi, ambassadeur du Tchad en France de 1980 à 1990, décrit dans son livre Autour du Tchad en guerre, l’echec des différentes démarches diplomatiques des pays africains tiers à la suite du cessez-le-feu du 11 septembre 1987 entre le Tchad et la Libye. La période pré-électorale en France ne permet pas aux médiations tunisienne, togolaise, gabonaise ou de l’OUA d’avancer sur le fond, si ce n’est la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays. Aucune avancée sur la question de la bande d’Aozou ne peut être obtenue. La fin de l’année 1987 et le début de l’année 1988 est une période d’attente. Allam-Mi décrit ensuite comment Kadhafi convoque le 25 avril 1988 les chefs de missions diplomatiques accréditées en Libye pour leur annoncer qu’il fait un « cadeau à l’Afrique« . Il reconnaîtrait le gouvernement tchadien et s’engagerait à participer à la reconstruction du Tchad. « Habile trouvaille de l’artiste en diplomatie pour gagner du temps et espérer un changement favorable à la Libye! » écrit Allam-Mi. Le « cadeau » à l’Afrique de Kadhafi sera annoncé officiellement lors du 24e sommet de l’OUA à Addis Abeba le 25 mai 1988.