Robert Buijtenhuijs (1936-2004) était chercheur en anthropologie politique. Néerlandais, attaché à partir de 1970 à l’ASC, Africa Studies Centre de l’université de Leiden, Pays-Bas, internationalement reconnu pour ses publications sur les mouvements d’émancipation politique post-coloniaux en Afrique, il a étudié en particulier le Tchad et le Kenya. Dans son livre, Le Frolinat et les guerres civiles au Tchad (1977- 1984), il retrace l’histoire du mouvement politico-militaire du nord et de l’est du Tchad, sa formation, en juin 1966 au Soudan, l’opposition à Tombalbaye, président issu du système colonial, puis à Malloum à partir de 1975, les accords de Lagos I et II et les guerres civiles tchadiennes, celle de 1979 et celle de 1980, opposant Goukouni Oueddeï, président du GUNT, Gouvernement d’union nationale de transition mis en place par les accords de Lagos, à Hissène Habré, son ministre de la Défense. Goukouni Oueddeï avait fait appel à Kadhafi au cours de cette deuxième guerre civile tchadienne de 1980. Robert Buijtenhuijs décrit au chapitre Le Tchad « occupé », la situation tchadienne lorsque Mitterrand arrive au pouvoir en 1981. 15 000 soldats libyens sont présents sur le territoire, 5 000 à N’Djamena.