Gérard Prunier, aujourd’hui Chargé de Recherche 1ere classe retraité du CNRS (source IMAF), spécialiste de la corne de l’Afrique, est l’auteur de nombreuses publications, ouvrages et articles sur les pays de la région. Dans son livre, Le Darfour Un génocide ambigu, il retrace l’histoire du sultanat indépendant au XIVe siècle à la province sattelite de Khartoum, l’implication de la région dans la guerre tchado-libyenne de 1973 à 1990, puis ses répercusions jusqu’en 2005. Après avoir été la terre d’accueil du replis stratégique de Hissène Habré à la suite de la guerre civile tchadienne de 1980, la province soudanaise frontalière du Tchad accueille les bases arrière d’Idriss Déby en 1989 jusqu’au renversement d’Habré en décembre 1990. Au conflit tchado-libyen débordant au Darfour au tournant des années 1990 se mêlent la politique de Khartoum relative à la guerre du sud.
Le 21 décembre 1989, Gérard Prunier est à Addis Abeba avec les cadres de la rebellion sudiste. Le 7 juin 1990, il m’explique, lors d’une conversation téléphonique, comment le SPLA démontre, avec un bon sens confondant, pourquoi les forces de John Garang ne peuvent pas être à l’origine du tir qui a abattu l’avion de MSF ce 21 décembre 1989.